Installation de compteurs de chauffage :
NON à l’usine à gaz (résolutions 16 et 17) !





Cliquer sur l’icône qui vous intéresse!
Dans son courriel du 14 aout 2022, notre Président a remis à l’ordre du jour du CS la possibilité d’installer des compteurs individuels de chauffage dans toute notre copropriété.
Depuis sa mise en place en 2015, ce système est très controversé car jugé inutile et inefficace par les différentes enquêtes des associations de consommateurs (cf articles Que choisir ? 2016 et 2019 ; le particulier 2019) et que même ISTA (le leader des services visant à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments) est passé aux aveux sur l’inefficacité de ses répartiteurs. La confédération ARC (association des responsables de copropriété) a dénoncé à plusieurs reprises la fausse bonne idée que représente l’installation. Vous trouverez ces informations ci-dessus.
Les reproches adressés au dispositif ont conduit à peine 30% des copropriétés éligibles à le mettre en place ; la nôtre a d’ailleurs voté contre lors de l’AG de 2016.
Les reproches adressés portent sur le peu de fiabilité du système dans la mesure de la consommation réelle de chacun (type de sonde, type de radiateurs, embouage de ceux-ci) ainsi que dans son principe compte tenu de l’inégalité de traitement lié au positionnement de l’appartement dans l’immeuble. D’ailleurs le système prévoit que les efforts éventuels de chacun ne se répercuteront qu’à 70%, les 30 % restant mutualisés au tantième.
La proposition faite au CS n’a fait l’objet d’aucune information technique sur le type de matériel envisagé. Nous n’avons pas pu avoir un retour d’autres copropriétés qui l’utilisent. L’indicateur économique de rentabilité prévu par l’arrêté du 6/9/2019, qui pourrait nous rendre inéligible au système, n’a pas été porté à notre connaissance, de même que la consommation par mètre carré habitable. Enfin, les modalités pratiques de remontées des informations vers les copropriétaires, qui sont obligatoires et nécessaires à leur implication, n’ont pas été abordées au CS (internet direct, courrier, site de Loiselet ?).
Ce projet aura cependant des conséquences lourdes pour notre immeuble : en jouant sur le niveau de chauffage des appartements, le chauffage de l’immeuble deviendra non homogène. Certains copropriétaires absents en hiver ou des premiers étages feront un peu d’économie en fermant leurs radiateurs, ce qui laissera la charge du chauffage aux voisins occupants qui passent l’hiver à Paris ou qui sont plus hauts et plus exposés. L’immeuble deviendra globalement plus froid et humide, comme un immeuble des années 80 au chauffage électrique individuel, et on observera une accélération de la dégradation des bétons et étanchéités : nous perdrons alors les bénéfices d’un chauffage central qui a fonctionné depuis 50 ans !
Mais surtout, il y aura beaucoup de perdants financièrement. Si un voisin ferme son radiateur durant son absence, il ne faut pas croire que la facture de gaz va diminuer. Toutes les études le montrent, les colonnes montantes doivent être chauffées, ce sont donc les voisins qui ont besoin du chauffage qui paieront ce qu’une minorité aura économisé !
Enfin, ce système induit en réalité une augmentation masquée des charges fixes: nous devrons payer des frais fixes pour ces compteurs et le fonctionnement du système pendant 10 ans. Bref, au lieu d’acheter du gaz et de la chaleur, on achètera du service…
Ces raisons plus celles sur la fiabilité du système nous ont conduit à émettre un avis négatif sur ce qui ressemble plus à un passage en force de dernière minute qui nous engage pour 10 ans, qu’à un projet réfléchi et partagé.
Il nous parait beaucoup plus pertinent de commencer par le début, à savoir de mener une vraie campagne d’entretien de nos radiateurs (purge, changement de têtes thermostat…). Mais pour cela, il faudrait commencer par arrêter d’essayer de bidouiller le règlement de copropriété et se mettre enfin à travailler pour le bien commun !